« Look in thy heart, and write » - Astrophel and Stella, Sir Philip Sidney

vendredi 15 juillet 2016

Arles et les rencontres de la photographie

Dans les articles à venir, je vais m'occuper de vous présenter trois expos dans trois villes du Sud auxquelles j'ai assisté : Les rencontres de la photographie d'Arles, Camoin dans sa lumière à Aix, et Picasso, un génie sans piédestal à Marseille. J'évoquerai ensuite mon projet concernant Booktube. 

Je comptais au début tout mettre dans un même article mais étant donné que les rencontres de la photographie me permettent de faire un article long et assez détaillé, j'ai préféré répartir les sujets sur plusieurs articles.


À Arles se tiennent tous les ans les Rencontres de la photographie, ensemble d'expositions qui consiste en un éparpillement de celles-ci dans différents endroits, intérieurs (locaux) ou extérieurs (murs de bâtiments), de la ville. On peut alors sélectionner celles qui nous intéressent le plus. 

Une première œuvre qui m'a plu se trouvait exposée sur le mur de la Fondation Van Gogh et s'intitulait Suffer Well. Elle a été réalisée par Glenn Brown en 2007 à la peinture à l'huile, et elle n'a rien à voir avec les Rencontres de la photographie (ça commence bien). 


La première exposition, sur laquelle je ne m'éterniserai pas car elle ne m'a pas particulièrement plue ou touchée, s'intitulait Yokainoshima et consistait à présenter le travail de Charles Fréger sur les rituels folkloriques japonais. Certaines œuvres étaient plaisantes à regarder mais restaient distantes de ce qui me plaît en photographie. 

S'ensuit alors Parfaites imperfections - l'art d'embrasser le hasard et les erreurs, exposition qui m'a beaucoup plu, moi qui ne suit habituellement pas une grande fan de l'art contemporain. Plusieurs artistes utilisaient ici l'erreur, fréquente dans la création artistique, comme source d'inspiration poétique et photographique. Je n'ai malheureusement pas relevé les noms des œuvres qui me plaisaient ici mais je vous mets les deux photos prises là-bas. 



On s'intéressera de plus près alors à l'exposition Looking beyond the edge comprenant des photos de Don McCullin, photographe anglais du XXème siècle. Il est reconnu comme un des plus grands photographes de guerre de son époque, et ce regroupement de quelques unes de ses œuvres rend hommage à ce titre mais cherche aussi à aller plus loin, à étendre son domaine photographique à d'autres sujets, notamment à travers de nombreux travaux documentaires réalisés à Londres. Quelques unes de ses œuvres qui m'ont le plus plu : 

Équipe du matin, West Hartlepool Steelworks, County Durham (1963)

Manifestant, crise des missiles de Cuba, Whitehall, Londres (1962)

Bateaux sur le Gange près du pont Mahatma Gandhi, Patna, Inde

Les moutons vont à l'abattage, petit matin, près de Caledonian Road, Londres (1965)

Pour voir davantage de ses œuvres, je vous laisse aller sur le site de la Hamiltons Gallery de Londres de qui venaient ces photos. 

Après une autre exposition intitulée La recherche de l'art #5 qui questionnait le rapport entre humain et machine (dont je n'ai pas gardé énormément de traces), nous avons visité une autre galerie présentant des photographies réalisées par des artistes au Japon. Ici mes œuvres préférées avec commentaires des artistes :

Masato Ono (site ; Tumblr) - Série Shinra :





Aldo Soares : je n'ai pas retrouvé la photo en question, mais son commentaire était le plus intéressant "Je suis au cœur de l'île de Yakushima, dans le calme de la forêt primaire, la forêt de la princesse Mononoke. Parmi les cèdres millénaires où la nature excelle de tous les éclats, je pense aux croyances spirituelles et aux liens que les habitants de l'île entretiennent avec les éléments naturels, qui meurent et renaissent en paix depuis des siècles. Ici la forêt est si belle qu'une légende raconte qu'un guide local y serait mort d'euphorie. Je comprends. Ici, où mes yeux sont plus forts que l'objectif, l'homme est un intrus. Cette île ne se montre pas, elle se vit.

Pour en savoir plus sur le lien entre cette forêt et le fameux film du studio Ghibli, je vous conseille cet article : La forêt de Yakushima, paradis flottant de "Princesse Mononoké".

Vient ensuite une exposition des photos de Sid Grossman, et je passerai plus rapidement sur les dernières expositions car 1) c'est long de tout détailler et 2) c'étaient des photos en noir et blanc, et j'aime la couleur (j'aime aussi le noir et blanc, mais je trouve qu'il ne correspond vraiment qu'à certaines photos et doit être bien travaillé - or, ici, c'est un noir et blanc forcé car la couleur n'existait pas et donc qui s'applique à n'importe quelles situations). 

Sid Grossman, Coney Island (1947-48)
Sid Grossman, Labor Day (1947)

Une dernière expo concernant la question du genre était très intéressante, mais les photos n'étaient pas particulièrement "artistiques" puisqu'elles étaient simplement des photos de femmes habillées en hommes et vice-versa. Le plus intéressant était dans le témoignage des premières célébrités transgenres et transsexuelles. 

Voilà c'est fini bisous !!!

-- Emi

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vendredi 1 juillet 2016

LONDON x RUSSIA

Helloooo, je reviens je ne sais combien de mois plus tard pour enfin vous parler de mon voyage à Londres début mai et de l'expo Russia and the Arts (pour laquelle j'ai justement fait ce voyage). J'étais accompagnée de ma mère et ma petit sœur et je vous mets tout de suite ma vidéo ici :

Et pour voir toutes les photos du voyage, c'est là :


Je mentionnerai donc plus en détails l'expo en elle-même, car même si les photos étaient interdites, j'ai réussi à en prendre quelques unes et j'ai toujours la brochure pour me remémorer certains tableaux. Elle se déroulait donc à la National Portrait Gallery de Londres, musée ouvert en 1856 et collectant donc des portraits de personnages britanniques ayant acquis une certaine notoriété durant leur vie ou post mortem. Elle se situe sur Trafalgar Square.


‘The great figures are all there in their most iconic portraits... A vivid and intimate survey of an extraordinary period’  Daily Telegraph 
Russia and the Arts is a once-in-a-lifetime opportunity to see masterpieces from the State Tretyakov Gallery in Moscow. The exhibition focuses on the great writers, artists, actors, composers and patrons whose achievements helped develop an extraordinary and rich cultural scene in Russia between 1867 and 1914. The exhibition also shows how Russian art was developing a new self-confidence, with penetrating early Realism later complemented by the brighter hues of Russian Impressionism and the bold, faceted forms of Cubism.

Le premier portrait de la collection était celui de Dostoïevski réalisé par Vasily Perov en 1872. Dostoïevski, qui est btw un auteur génialissime et vous devez absolument lire Crime et châtiment qui est le livre qui a fait qu’à présent je ne lis quasiment que des classiques, a vécu de 1821 à 1881 et était à cette période une figure d’autorité morale en Russie. Ses romans (Crime et châtiment, L’Idiot, etc.) ont été écrits après dix années passées dans un camp de travail en Sibérie. On apprend aussi que cette peinture a été énormément reproduite, notamment sur des timbres. Le travail réalisé sur des détails comme la barbe, les cernes ou les veines est incroyable et la lumière met vraiment bien en valeur l'expression de son visage, dont le plus émouvant reste son regard, qui semble vide et pourtant semble porter un vécu lourd ou une certaine tristesse. Il se trouve en temps normal, comme pour les autres portraits, à la Galerie Tretyakov de Moscou.


On pouvait aussi trouver le portrait de Tchaïkovski par Nikolai Kuznetsov datant de 1893. Situé dans une seconde salle où de la musique classique était jouée, on a pu entendre, entre autres, un extrait du 3ème mouvement de sa cinquième symphonie ainsi qu’un extrait de Queen of Spades, « Vy tak pechalny, dorogaia » (= You are so sad, my dear). Plus connues, vous pouvez écouter ses compositions pour Swan Lake ou encore Casse-Noisette (elles sont divines !!!). Concernant de plus près le tableau en lui-même, j'apprécie énormément la manière dont sa veste se fond avec le second plan grâce au rapprochement des tons utilisés et surtout l'application de touches de nuances différentes. La mise en valeur se fait ainsi d'abord sur son visage, bien éclairé, puis sur sa main posée  fermement mais assez doucement sur une partition. 


Enfin, je mentionnerai le portrait de Leo Tolstoy peint par Nikolai Ge, en 1884. Cet auteur célèbre, que je n’ai pas encore lu mais dont j’ai déjà acheté Guerre et paix pour quand j’aurai du temps, est l’écrivain du célèbre roman Anna Karénine, mais aussi entre autres de La Mort d’Ivan Ilitch et de Résurrection. En 1883 il développe sa foi et avec celle-ci, de nouvelles conceptions sur la religion. Il pense notamment que la foi est une « nécessité vitale » car la raison ne permet pas de poser la base de la relation entre l’homme et l’univers. Il rejoindra à ce propos les idées de Pascal. Un an après ce portrait constitue l’année pendant laquelle il rejoint le végétarisme, statuant qu’en tuant les animaux, « l'homme réprime inutilement en lui-même la plus haute aptitude spirituelle — la sympathie et la pitié envers des créatures vivantes comme lui — et qu'en violant ainsi ses propres sentiments, il devient cruel ». Ainsi, la consommation de viande animale est pour lui « absolument immorale, puisqu'elle implique un acte contraire à la morale : la mise à mort ». Concernant ce tableau, le fait qu'il ait été peint en train d'écrire lui confère une dimension intimiste, presque voyeuriste, qui nous permet de voir l'auteur autrement que dans un portrait classique, ici s'adonnant à une activité souvent personnelle et qui nécessite sa pleine concentration.


En regardant la collection de la Galerie Tretyakov sur leur site mentionné plus haut, j’ai trouvé trois œuvres qui ont retenu mon attention et que, même si elles n’ont aucun rapport avec l’exposition en elle-même, je vous mets ici pour que vous puissiez y jeter un œil.

  


De gauche à droite, Judgement of Paris (1758) de Lagrene-Older ; Figure, seated on a rock de Losenko ; et Young Painter de Firsov (1765-68).


Là se conclut mon article, je vous ai présenté mes œuvres préférées mais je vous en met trois autres qui sont dans la brochure, sans vous traduire les descriptions mais vous devriez comprendre. Je ne peux pas vous donner toutes les œuvres car je ne me souviens plus des références mais cela devrait vous donner un aperçu de l’exposition. 


Modest Mussorgsky (1839-81)
by Ilia Repin, 1881

Mussorgsky was an innovator of Russian music with many of his works inspired by the country's history and folklore. This famous portrait was painted in hospital just a few days before his death. The artist, not wanting to profit from the tragedy, donated his commission to a memorial for the composer. 

Morceaux entendus lors de l'exposition :
- Boris Godunov, "Boris's Farewell and Death Scene"
- Prelude to Khovanshchina
- Pictures at an exhibition, "The Great Cate of Kiev" 






Ivan Morozov (1871-1921)
by Valentin Serov, 1910

Morozov was from a wealthy family with an extraordinary record of patronage in the theatre and visual arts. His passion for Matisse, by whom he owned several paintings, is clearly illustrated in this portrait which features his latest acquisition - Fruit and Bronze (1910) - in the background. 






Anna Akhmatova (1889-1966)
by Olga Della-Vos-Kardovskaia, 1914

Akhmatova was one of the most powerful poets of the century, admired in Russia for voicing horror at the atrocities of the Bolshevik and Stalinist regimes. In 1910 she modelled for Modigliani whilst on honeymoon in Paris, and this portrait from a few years later is beautifully composed to capture her unforgettable profile.




-- Emi